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À la Une

Ebola

témoignage d’une famille qui a vaincu le virus

Depuis que l’épidémie de l’Ebola a frappé l’Afrique de l’Ouest, les ministères de la santé des trois pays les plus touchés, Sierra Leone, Libéria et Guinée, ainsi que la communauté internationale font de grands efforts pour décourager la population à participer à des rituels funéraires qui comportent d’importants risques de transmission liés aux fluides corporels libérés par les cadavres des victimes d’Ebola.

En dépit de ces connaissances les résultats d’une enquête montrent que si près de 99% des personnes interrogées savent que le virus Ebola est réel et présent dans le pays, ils n’en changent pas pour autant les pratiques funéraires.

Alors qu’il assistait aux funérailles de son fils dans le district de Makeni, un professeur de la ville de Moyamba a été infecté par le virus, et c’est finalement l’ensemble de ses quatre enfants, l’un après l’autre, qui a été infecté. La maison a été mise en quarantaine.

Philippe, un ancien employé d’ACF est l’un des quatre fils infectés. Il a été le premier à réaliser ce qui se passait et à alerter l’équipe médicale du centre de santé du district (DHMT). Philippe avait quitté ACF pour s’inscrire à la faculté de médecine de Boet et pendant des mois il a entendu les messages de prévention d’Ebola. Il lui a donc été facile de se rendre compte que sa famille avait été infectée par le virus Ebola.

Il raconte comment son père est mort la nuit même où il a été emmené au centre d’isolement de Moyamba, tandis que son frère a été transféré au centre de traitement à Kailahun, où il est également décédé peu de temps après.
Philippe et ses trois sœurs ont ensuite été transférés au centre d’isolement de Moyamba, une semaine après la mort de leur père. Philippe et deux de ses sœurs de 26 et 17 ans ont été rapidement confirmés positifs au virus. La troisième sœur, âgée de seulement 13 ans, était négative. Elle est restée à Moyamba tandis que ses frères et sœurs ont entrepris le voyage, pour lequel aucun d’eux n’était vraiment sûr de revenir.

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Philippe explique qu’ils ont été d’abord accueillis à Kenema où ils ont été rejetés en raison du manque de lits, puis déplacé à Bo. Mais même là, ils ont d’abord été placés dans un hôpital pendant une semaine avant d’être transférés vers un centre de traitement MSF récemment ouvert. Après un mois dans le centre de traitement, les trois frères et sœurs sont enfin revenus chez eux à Moyamba, après avoir été traités jusqu’en début octobre.

Ils sont aujourd’hui prêts à commencer leur nouvelle vie et déclarent tous qu’ils vont revenir à leurs anciennes occupations : étudier et travailler. Un aspect de leur vie a toutefois irrévocablement changé car ils sont devenus orphelins et Philippe va devoir assumer le rôle de père.

Philippe et ses deux sœurs sont 3 des 19 survivants du district de Moyamba. Le nombre de survivants augmente de jour en jour et ACF poursuit son soutien aux communautés à travers des séances de sensibilisation sur les risques du virus Ebola et sa prévention, visant ainsi à réduire et finalement arrêter complètement le nombre de cas Ebola suspects ou confirmés dans le district.

Dans un proche avenir, Philippe et ses sœurs pourraient être impliqués dans les activités de mobilisation sociale menées au niveau communautaire par ACF et ses partenaires. En effet, en écoutant les témoignages de personnes qui ont survécu à ce virus mortel, les populations pourraient parvenir à vraiment comprendre les conséquences du virus Ebola et les façons de l’éviter.

 

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