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IMG_0535-min © Laurence Moureh pour Action contre la Faim

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Du Haut-Karabagh à l’Arménie : le combat d’une famille pour s’intégrer

Grâce à ce programme, les membres de cette famille ont bénéficié d’une formation professionnelle et d’un soutien émotionnel qui leur ont permis de retrouver le contrôle de leur vie.

Le 19 septembre 2023, l’Azerbaïdjan a lancé une offensive militaire au Haut-Karabagh, forçant le déplacement de plus de 100 000 personnes. Après plusieurs mois de blocus, la population, qui faisait face à grave une crise humanitaire, a été contrainte de partir chercher refuge en Arménie. Un an plus tard, le processus d’intégration des personnes déplacées reste une lutte quotidienne marquée par la douleur et l’incertitude.

Nazik, sa fille de 22 ans, Lilit, et sa belle-sœur Gayane, font partie de ces personnes. Elles menaient une vie tranquille dans le village de Mets Tagher, dans la région de Hadrout, avant que le conflit ne les oblige à fuir. Avant le conflit, Nazik donnait des cours de tissage de tapis, Lilit faisait des études de design et Gayane, infirmière de formation, s’occupait de sa belle-mère.

 

 

Exode forcé et perte

 

Les attaques de septembre dernier ont obligé Nazik et sa famille à fuir brusquement leur domicile, n’emportant avec eux que les vêtements qu’ils portaient sur le dos. En seulement quelques heures, ils ont dû tout quitter. Le voyage vers l’Arménie était long et dangereux : trois jours marqués par l’incertitude, l’épuisement et la peur d’être interceptés par des soldats azerbaïdjanais, qui saisissaient les biens des personnes fuyant la région et recherchaient des hommes devant effectuer leur service militaire. Nazik, sa famille et bien d’autres personnes ont brûlé leurs papiers pour ne pas pouvoir être identifiés.

Et alors qu’ils se préparaient à partir, une autre tragédie a frappé la famille. Le père et le neveu de Nazik ont été tués par l’explosion d’un camion-citerne alors qu’ils faisaient la queue à une station-service. À ce jour, les causes de l’accident restent inconnues, ce qui accentue le chagrin déjà écrasant des familles.

 

Un nouveau départ marqué par l’incertitude

 

Nazik et sa famille ont fini par arriver dans la ville arménienne d’Ararat, où ils ont pu louer une maison grâce aux subventions du gouvernement arménien. Au départ, ils étaient 16 proches à se partager une maison, tous réfugiés du Haut-Karabagh, puis, petit à petit, la plupart d’entre eux ont trouvé un autre logement.

Les premiers mois en Arménie ont été extrêmement difficiles. La famille a perdu ses repères et a dû s’habituer à vivre dans un tout nouvel environnement. Après leur départ, leur village a été complètement détruit, ce qui a intensifié leur sentiment de perte. Nazik et Gayane ne se sont pas encore faites à leur nouvelle vie, et pour compliquer la situation encore davantage, le mari et le fils de Nazik font leur service militaire. L’éloignement et l’inquiétude sont un poids de plus sur leurs épaules.

 

 

Changer des vies en réponse à la crise du Haut-Karabagh

 

Malgré de sombres perspectives, Nazik, Lilit et Gayane ont trouvé un soutien essentiel auprès des programmes d’intégration d’Action contre la Faim. Grâce au programme « Adaptation et intégration », qui vise à offrir une formation axée sur le développement des compétences professionnelles et personnelles, les trois femmes ont commencé à retrouver le contrôle de leur vie.

Ce programme, qui a été mis en place dans différentes régions d’Arménie, fournit non seulement aux personnes réfugiées des outils pratiques pour améliorer leur accès à l’emploi, mais leur offrent également un soutien émotionnel en leur permettant de partager leurs expériences et de former des réseaux de solidarité. Les trois femmes ont créé des liens solides avec d’autres personnes réfugiées en partageant leurs peines et leurs luttes quotidiennes lors de ce qu’elles qualifient de sessions de « thérapie collective ».

Nazik a également utilisé une subvention d’Action contre la Faim pour relancer son entreprise d’apiculture, une activité qu’elle pratiquait déjà au Haut-Karabagh avec son mari. Grâce aux fonds reçus, elle a pu acheter le matériel nécessaire pour reprendre la production de miel, qui représente à la fois une source de revenus et un souvenir de sa vie d’avant.

Gayane a quant à elle trouvé une nouvelle opportunité professionnelle en Arménie. Grâce à la formation et au soutien offerts par le programme, elle a trouvé un stage dans un institut de beauté, où elle apprend des techniques de microblading, une nouvelle compétence qui lui ouvrira de nombreuses portes.

Au cours de la dernière année, Action contre la Faim a été un véritable pilier pour les familles touchées par la crise du Haut-Karabagh. L’organisation a fourni un abri, de la nourriture et un soutien émotionnel aux personnes qui en avaient le plus besoin. Elle a distribué quelque 6 000 allocations à usages multiples pour permettre aux familles de subvenir à leurs besoins de base à leur convenance, ainsi que 9 000 bons d’achat pour faciliter l’accès des personnes réfugiées à la nourriture et aux produits de première nécessité.

 

IMG_0555-min © Laurence Moureh pour Action contre la Faim
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Que leur réserve l’avenir ?

 

Malgré les progrès, l’incertitude persiste. Pour de nombreuses familles déplacées, y compris celle de Nazik, les préoccupations quotidiennes restent accablantes. Comment vont-elles assurer leurs moyens d’existence ? Et quand se sentiront-elles enfin chez elles dans ce nouvel environnement, si différent de ce à quoi elles étaient habituées ?

Lilit, qui a obtenu son diplôme de design dans une école d’Erevan, est toujours à la recherche d’un emploi qui lui permettra de mettre en pratique ce qu’elle a appris. Elle aimerait marcher dans les pas de sa mère et s’initier dans le domaine de la conception de tapis. Le plus jeune fils de Nazik va à l’école, où il doit s’adapter à une nouvelle routine après tout ce qu’il a vécu au cours de la dernière année.

Aujourd’hui, l’une des principales préoccupations de Nazik est de trouver un emploi stable qui lui permettra non seulement de survivre, mais aussi de retrouver sa passion : enseigner aux jeunes l’art de la fabrication de tapis. En attendant, elle continue de travailler dans l’apiculture et garde contact avec ses amis et voisins du Haut-Karabagh via les réseaux sociaux, en organisant notamment des réunions lorsque l’occasion se présente.

 

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