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SSD_2022_Rice_PeterCaton_84-min © Peter Caton pour Action contre la Faim

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Soudan du Sud

De la faim à l’espoir : cultiver du riz dans les eaux de crue au Soudan du Sud

Après les inondations destructrices qui ont balayé son village à Old Fangak, Adior Akol Deng ne parvenait plus à nourrir correctement ses sept enfants. Ayant survécu à la famine de 1998 au Soudan du Sud, elle craignait que ses enfants subissent le même sort qu’elle. Adior, 28 ans, a cherché à sauver sa famille par tous les moyens, mais cela ne suffisait plus. Elle avait désespérément besoin d’aide.

« Je n’avais pas assez à manger pour nourrir tout le monde », explique-t-elle. « Je restais à la maison avec mes enfants, parce que nous n’avions pas assez d’argent pour payer les frais de scolarité, les uniformes et les livres. »

Dans le nord-ouest du Soudan du Sud, où vit Adior, les inondations ont submergé des communautés tout entières. Adior cultivait du sorgho, une céréale riche en nutriments utilisée à la fois pour l’alimentation humaine et animale. Mais les inondations, qui sont devenues de plus en plus fréquentes et violentes, ont détruit ses cultures.

Adior sait ce que c’est d’avoir faim. Elle a traversé bien des tempêtes. Adior est née en 1996, au début de l’une des pires crises humanitaires de l’histoire du Soudan du Sud. Une sécheresse de deux ans et le manque d’aide internationale ont donné lieu à la famine de 1998, qui a coûté la vie à plus de 70 000 personnes.

Adior n’a pas eu une enfance facile, et elle a beaucoup prié pour que ses futurs enfants ne subissent pas le même sort qu’elle. « La famine a emporté plusieurs membres de ma famille », raconte-t-elle. « J’ai toujours le cœur brisé par ces pertes. »

Adior a grandi sans vêtements ni chaussures. Les jours de vaches maigres, les autres membres de sa famille mangeaient du sorgho vert pour survivre à la famine. Sans argent ni ressources, Adior n’a pas pu réaliser son rêve d’aller à l’école. Malgré des difficultés inimaginables, elle a appris à cultiver dès son plus jeune âge.

« Après la famine, j’ai appris à conserver correctement les aliments, en particulier de juin à août, la période de soudure au Soudan du Sud », explique-t-elle. « Les personnes qui ont survécu travaillent désormais très dur chaque jour. Pendant la période de semis, personne ne reste les bras croisés à la maison. »

La famine a eu de profondes répercussions sur la vie et les moyens d’existence d’Adior. Les années de faim ont eu raison de sa santé. La culture du sorgho n’était pas chose facile, et même avant les inondations, Adior avait du mal à subvenir aux besoins de sa famille.

Les pluies torrentielles ont balayé les plantations d’Adior, et le peu de cultures ayant survécu n’étaient pas suffisantes pour surmonter la période de soudure. La famille d’Adior a été contrainte de manger des feuilles et des fruits sauvages pour survivre. Pour gagner un peu d’argent, Adior a essayé de ramasser du bois et de faire du charbon afin de le vendre au marché. Mais le peu de bénéfices qu’elle en tirait ne suffisait pas pour nourrir sa famille et envoyer ses enfants à l’école.

En 2022, les équipes d’Action contre la Faim se sont rendues à Old Fangak, au Soudan du Sud, pour intervenir face aux inondations. Le village était presque entièrement submergé, et Action contre la Faim a dû agir rapidement pour atténuer les dégâts. Les équipes ont lancé un nouveau projet innovant qui visait à aider la population à utiliser les eaux de crue à son avantage. Elles ont enseigné aux agriculteurs d’Old Fangak à cultiver du riz dans les eaux de crue.

Le projet pilote a atteint le petit village d’Adior en 2023. Adior a rejoint cette initiative l’esprit ouvert. Le personnel local a distribué des semences de riz, dispensé des formations et donné à Adior et aux autres membres de sa communauté les outils dont ils avaient besoin pour cultiver des rizières abondantes.

Le projet pilote a transformé la vie d’Adior. « Le projet d’Action contre la Faim nous a permis de nourrir notre famille », explique-t-elle. « Mes enfants peuvent désormais manger trois repas : petit déjeuner, déjeuner et dîner. J’ai aussi réussi à payer leurs uniformes et leurs frais de scolarité. Nous n’avons plus de problèmes. Le riz a considérablement amélioré le bien-être de notre famille. »

Adior est fière d’être rizicultrice : « J’aime travailler avec le riz, parce que c’est une culture très résistante », déclare-t-elle. « Les inondations qui touchent mon village ne détruisent plus mes cultures. Les insectes ne mangent pas le riz. Et le riz est meilleur que le sorgho. »

La famille d’Adior vit désormais confortablement grâce à l’argent qu’elle gagne en vendant du riz sur un marché local. Adior a également pu faire quelques économies pour s’acheter deux poules, et elle construit actuellement une nouvelle « tukul » (hutte) pour que ses enfants aient leur propre chambre. Pour la première fois de sa vie, elle n’a pas peur que l’histoire se répète et que ses enfants subissent le même sort qu’elle

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