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À la Une

Aggravation de la crise nutritionnelle

la malnutrition atteint des sommets au Kenya

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District du Mandera, Nord Kenya –

 

Les organisations humanitaires internationales Action Contre la Faim (ACF), Secours islamique, Save the Children (SC-UK) ont émis un appel à l’action urgente afin de contenir et d’inverser les taux alarmants de malnutrition aiguë non traités dans la province nord-est du Kenya. Des enquêtes indépendantes menées dans tout le District du Mandera de janvier à mars 2009 indiquent que les taux de malnutrition aiguë ont atteint 30% soit une moyenne deux fois supérieure au seuil d’alerte de 15% fixé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Dans le même temps, 5% des enfants de la région souffrent de malnutrition aiguë sévère, ce qui indique clairement une crise nutritionnelle grave.

 

Ces enquêtes indépendantes permettent de mieux comprendre l’étendue de la crise, en fournissant des détails sur l’augmentation des admissions en centres nutritionnels thérapeutiques, sur l’insécurité alimentaire et hydrique, et sur l’augmentation des besoins en aide extérieure. « Ce que nous avons vu est très troublant : la rareté de l’eau a éloigné les troupeaux de la région, ce qui a entraîné des pénuries de lait affectant la santé des nourrissons et des enfants » témoigne Sophie Bruas, Chef de mission pour Action contre la Faim (USA). « Une assistance immédiate est nécessaire car ces communautés font difficilement face ».

 

Causes sous-jacentes

 

Ce pic de malnutrition a de multiples causes. Les conditions de vie se sont dégradées après trois années consécutives sans pluie, qui ont imposé depuis 2006 de longues saisons sèches aux hommes, aux animaux et aux cultures. Couplé à la hausse des prix de la nourriture, à une pénurie d’eau de grande ampleur, à des pratiques d’hygiène et d’assainissement insuffisantes (près de 60% des communautés vivant en Mandera Ouest n’ont pas accès aux latrines) et à un déclin du commerce régional dû à de récentes fermetures de frontière, ces faits ont contribué à un manque d’accès à l’eau et à la nourriture dans cette zone.

 

D’après ces enquêtes, 20 628 enfants, soit 32,6% des enfants de la région, sont malnutris dans tout le District de Mandera. Parmi eux 4 624 souffrent de malnutrition aiguë sévère, et risquent de mourir s’ils ne reçoivent pas de traitement. Le nombre d’enfants malnutris admis dans des centres de nutrition complémentaire et des programmes ambulatoires a dramatiquement augmenté, entre 40 et 100%. « Le nombre de nouveaux cas constatés de malnutrition est alarmant et indique une grande urgence », dit Yesuf Abdella, du Secours islamique, qui constate « la lutte contre la malnutrition a toujours été sous-financée dans la région, mais cette hausse est dramatique et nous avons besoin d’aide ».

 

Une aide d’urgence est nécessaire

 

Ces facteurs cumulés ont provoqué une insécurité grandissante dans une région où la survie des populations dépend du soutien des bailleurs de fonds et donateurs : 50% de la population du Mandera dépend de l’aide alimentaire en ces temps où la nourriture est rare et les prix élevés. « Les résultats de ces enquêtes confortent la déclaration du Président kenyan posant la faim comme une catastrophe nationale » observe Catherine Fitzgibbon, Chef de mission pour Save the Children UK. « Après des années de quasi sécheresse, des pertes de bétail et 100 000 nouveaux cas de malnutrition du seul fait de la crise alimentaire de l’an dernier, une action immédiate est indispensable si nous voulons enrayer cette crise.

 

Pour contrer cette crise nutritionnelle, Action contre la Faim, le Secours islamique et Save the Children appellent à :

 

    1. la poursuite et l’extension du traitement des enfants atteints de malnutrition aiguë dans le district

 

    1. un soutien global aux services de prévention sanitaire pour les plus vulnérables à Mandera

 

    1. une augmentation des rations de nourriture (en quantité et en qualité, et pour un nombre de personnes plus important) en parallèle à une « ration de secours » pour les familles traitant à domicile des enfants malnutris, ce qui est un composant essentiel au succès du traitement à domicile

 

    1. L’assurance que les régions affectées par la sécheresse auront un accès immédiat aux réserves hydriques d’urgence.

 

Ces engagements et financements supplémentaires sont nécessaires dès à présent ; nous en appelons à tous les bailleurs de fonds nationaux et internationaux afin qu’ils dépêchent une aide d’urgence en soutien aux programmes nutritionnels existants dans la région. Des centaines de vies sont en jeu.

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