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Communiqués de presse

Soudan

2,9 millions d’enfants souffrent de malnutrition aiguë

Derrière ces chiffres se cache également la plus grande crise de déplacement au monde, avec plus de 8 millions de personnes déplacées à l’intérieur du Soudan ou cherchant refuge dans les pays voisins. La situation est critique et exige une réponse immédiate.

Près de 18 millions de personnes, soit un Soudanais sur trois, sont confrontées à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë. Parmi elles, près de 5 millions se trouvent dans une situation d’urgence, à un pas du niveau le plus élevé d’insécurité alimentaire.

« Il s’agit du pire niveau de faim jamais enregistré pendant la saison des récoltes, qui a lieu chaque année entre octobre et février. Il s’agit d’une période au cours de laquelle la nourriture est généralement plus abondante. C’est un signe clair de l’effondrement total des moyens de subsistance des familles soudanaises et de la menace d’une famine massive », avertit Samy Guessabi, directeur d’Action contre la Faim au Soudan.

En l’absence d’une action urgente et d’un financement adéquat, plus de 200 000 enfants, femmes enceintes et mères allaitantes pourraient mourir de faim dans les mois à venir. Déjà 2,9 millions d’enfants souffrent de malnutrition aiguë. 700 000 enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë sévère, la forme la plus dangereuse et la plus mortelle de sous nutrition.

Le conflit a également d’importantes implications en matière de genre. Les femmes et les filles y sont exposées à un risque accru de violence sexiste, y compris de violence sexuelle, car elles sont victimes de violences ou de harcèlements lorsqu’elles tentent d’accéder aux marchés, aux camps, aux moyens de subsistance et aux sites de distribution de l’aide humanitaire. La crise croissante de la faim et des déplacements conduit les femmes à avoir recours à des rapports sexuels de survie pour se nourrir et à augmenter le nombre de mariages précoces et forcés.

Les organisations humanitaires telles que la nôtre ont de plus en plus de mal à atteindre les personnes dans le besoin. Empêcher une aide alimentaire suffisante d’atteindre la population et attaquer les infrastructures de production et de distribution de nourriture ainsi que les moyens de transport est une violation directe de la résolution 2417 du Conseil de sécurité des Nations unies. Cette résolution été adoptée à l’unanimité en 2018 pour condamner l’utilisation de la faim et de la famine comme arme de guerre.

Nous exhortons toutes les parties au conflit à prendre des mesures immédiates pour empêcher la dégradation de la sécurité alimentaire au Soudan. Il s’agit notamment de ne pas attaquer, piller ou endommager des sites ou des infrastructures vitales pour les systèmes alimentaires, tels que les marchés, les terres utilisées pour l’agriculture ou l’élevage, ou les installations de stockage des aliments telles que les silos ou les entrepôts. Nous appelons également la communauté internationale et les acteurs humanitaires à fournir une assistance urgente et les fonds nécessaires pour répondre aux besoins immenses.

« Le temps presse pour éviter une détérioration rapide de la crise alimentaire provoquée par le conflit. La communauté internationale et les parties au conflit doivent prendre des mesures immédiates pour soulager les populations civiles », conclut Samy Guessabi.

Action contre la Faim, présente au Soudan depuis 2018, a intensifié ses efforts depuis le début du conflit pour faire face à cette crise humanitaire sans précédent. Action contre la Faim a soutenu près de 500 000 personnes en 2023 dans les Etats du Nil Blanc, du Nil Bleu, du Kordofan Sud et du Darfour Central. Face à des conditions de sécurité extrêmement difficiles, nos équipes travaillent sans relâche pour fournir de la nourriture, de l’eau, des services d’assainissement et d’hygiène à la population soudanaise, ainsi qu’une protection, en particulier pour les femmes et les filles.

 

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