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muttur © Eric Fenot
pour Action contre la Faim

Communiqués de presse

Sri Lanka

MUTTUR : 15 ANS D’INDIFFERENCE !

 Ces hommes et femmes, pourtant identifiés comme travailleurs humanitaires, furent assassinés dans leurs bureaux, alors qu’ils œuvraient pour aider les victimes du tsunami. Depuis, justice n’a toujours pas été rendue. Action contre la Faim continue d’appeler à ce que les responsables de ce massacre soient poursuivis et justice rendue.

Rarement des travailleurs humanitaires ont été visés si violemment. Cette attaque à l’encontre de nos collègues constitue un crime de guerre. En effet, les Conventions de Genève statuent qu’en temps de guerre, la protection des civils, comme celle des membres d’organisations humanitaires, demeure une règle inviolable.

Surpris dans leurs bureaux, les dix-sept salariés d’Action contre la Faim furent assassinés alors même qu’ils tentaient de venir en aide aux populations. Après avoir soutenu plus de 100 000 personnes au Sri Lanka depuis 2005, nous avons finalement décidé de quitter le territoire national deux ans après le massacre. En plus des victimes, de leurs proches et collègues, c’est tout une population qui fut laissée pour compte.

 

Depuis 15 ans, aucun des gouvernements Sri Lankais successifs n’a agi en faveur des victimes et de leurs familles. Pourtant la gravité de ce crime a été reconnu par les plus hautes instances internationales. Mais l’implication des autorités Sri Lankaise, leurs efforts pour bloquer toute enquête réelle, et les années passantes rendent la poursuite de la justice pour nos collègues d’autant plus difficile et complexe.

Face à cette impunité, nous avons réussi à obtenir en 2014 l’ouverture d’une enquête internationale, qui a donné lieu à un rapport sur les crimes menés pendant la guerre civile sri lankaise. Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a ainsi corroboré nos conclusions, quant à l’implication des forces de sécurité sri lankaise dans cette attaque et sur les menaces pesant sur les familles et les témoins.

Par la suite, la création d’un Tribunal Spécial à dimension internationale, demandée par le Conseil, fut validée par les Nations Unies et le gouvernement sri lankais. Pourtant, elle est sans cesse repoussée. Le gouvernement du Sri Lanka s’opposant à la présence de juges internationaux. 

"Sri Lanka reste dans un état de déni du passé, avec des efforts de recherche de la vérité avortés et les plus hauts responsables de l'État refusant de reconnaître les crimes passés."
janvier 2021
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH)

Action contre la Faim ne renonce pas pour autant à obtenir justice pour les 17 victimes du massacre de Muttur et nous continuons à demander à toutes les autorités compétentes d’user de leur influence afin que justice soit rendue un jour aux victimes et à leurs familles.

Le massacre de Muttur n’est malheureusement pas un événement isolé et depuis le début de l’année on dénombre près de 200 travailleurs humanitaires dans le monde qui ont été tués, blessés ou kidnappés alors qu’ils venaient en aide aux plus vulnérables. Les attaques contre les travailleurs humanitaires sont des attaques contre l’aide et tous ceux qui en ont besoin. Ces drames nous rappellent que la communauté internationale doit se mobiliser afin que l’indifférence et le mépris du droit international ne l’emportent pas. La sécurité des travailleurs humanitaires, comme celle des populations qu’ils et elles assistent, n’est pas négociable!

 

photo mutt

 

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