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rapport-mondiale-insecurite-alimentaire-2017-1.jpg © Samuel Hauenstein Swan

Communiqués de presse

La courbe de la faim repart à la hausse !

rapport-mondiale-insecurite-alimentaire-2017-1.jpg © Samuel Hauenstein Swan

Elles viennent s’ajouter à un chiffre déjà colossal puisque ce sont 815 millions de personnes qui sont aujourd’hui touchées. Pour Action contre la Faim, ce rapport rappelle que la faim est loin d’être réglée. Il souligne aussi que les enjeux de prévention et de résolution des conflits ne peuvent être appréhendés sans prise en compte des facteurs de l’insécurité alimentaire.

Alors que la communauté internationale s’est fixée comme objectif d’éradiquer la faim d’ici 2030, ces chiffres posent question : sommes-nous en train d’échouer dans le combat contre la faim ?

L’Afrique subsaharienne touchée de plein fouet

Depuis 2010, la réduction du nombre de personnes qui souffrent de la faim dans le monde est de plus en plus lente. Pour la première fois, la courbe repart à la hausse. L’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud-Est sont les plus affectées. La prévalence de la faim reste la plus forte en Afrique subsaharienne en passant de 20% en 2013 à 22,6% de la population en 2016. La situation la plus grave est en Afrique de l’est où 1/3 de la population a faim.

2017 restera comme l’année des quatre pré-famines (Nigeria, Somalie, Soudan du Sud et Yémen) ; ces dernières constituent la pire crise humanitaire mondiale depuis 1945. À la veille du 10e anniversaire de la crise alimentaire mondiale de 2007-2008, la communauté internationale n’a pas réussi à éradiquer la faim, et se trouve confrontée une fois de plus à de multiples crises alimentaires et nutritionnelles.

Les conflits et le climat pointés du doigt

Les quatre pays actuellement au bord de la famine mettent en évidence les conséquences dramatiques des conflits sur la faim et la sécurité alimentaire.

Sans aide humanitaire, des populations civiles dans des zones de conflit sont vulnérables, particulièrement quand elles sont obligées d’abandonner leurs maisons, leurs terres et leurs moyens de subsistance. Action contre la Faim rappelle également qu’un conflit ne peut être considéré comme un aléa, et que la dimension intrinsèquement politique de ces crises doit être reconnue pour pouvoir être traitée. Par exemple, le rapport mentionne peu les pratiques illégales menant à des situations critiques (sièges, faim comme tactique de guerre, blocages des approvisionnements). Enfin il est reconnu qu’une bonne situation alimentaire et nutritionnelle est reconnue comme un facteur déterminant de la stabilité.

Les changements climatiques constituent un fardeau supplémentaire pour l’accès à l’alimentation des plus pauvres, donc pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle, et mettent à mal les efforts actuels déployés dans la lutte contre la faim. Le rapport évoque notamment le phénomène El Niño responsable de nombreuses sécheresses, d’abord ressenties en Amérique centrale puis en Afrique de l’Est et en Asie du Sud-Est ; ainsi que des inondations spectaculaires en Inde, au Kenya et en Amérique du Sud. La réduction de l’intensité et de la fréquence des précipitations empêche les agriculteurs de mener à bien leurs cultures et les prive des points d’eau nécessaires à leur bétail. Cela entraîne ainsi la perte ou l’absence de récoltes et le décès de leurs animaux.

Remettre la faim au cœur des priorités politiques

Action contre la faim veut rappeler que les causes de la faim sont multiples : pauvreté et inégalités sociales, conflits et déplacements, violation des droits de l’homme, inégalité des sexes et manque d’autonomisation des femmes, changement climatique, politiques agricoles inadéquates, accaparement des terres, défaillance des États. Sans une approche multidimensionnelle, la faim persistera. Le rapport relève de faibles progrès, voire des augmentations de la faim dans des contextes stables où ce sont les revenus de la croissance qui ont baissé. L’impact sur les programmes de soutien aux plus pauvres et aux plus vulnérables ne s’est pas fait attendre.

Le rapport n’évoque pas des faits pourtant décisifs pour expliquer ces mauvais chiffres. Le manque de volonté et de priorisation politique des donateurs et des gouvernements doit être souligné. Si la tendance est à la hausse, ce n’est pas seulement parce que les conflits augmentent dans le monde. C’est aussi et surtout parce que les solutions apportées pour lutter contre la faim ne sont pas à la bonne échelle.

Seuls des financements de long terme couplés à de l’aide humanitaire d’urgence permettront de venir en aide aux populations vulnérables souffrant de la faim dans des situations de conflits.

 

Les conflits ne doivent pas dédouaner les États de leurs responsabilités sur le long terme.

 

Autant d’un point de vue humain qu’économique, il est moins coûteux d’investir sur le long terme afin de permettre aux populations d’être plus résilientes et de soutenir l’accès aux services essentiels (santé, eau) que lorsque la crise humanitaire survient, et que la vie de millions de personnes est en jeu.

Nous demandons à ce que ce combat prenne une place plus importante au sein de l’agenda politique français et international.

La faim doit devenir la priorité politique des bailleurs et des gouvernements du Sud. Nous n’avons plus le temps de répéter les mêmes erreurs.


Des porte-paroles sont disponibles.
Contact presse : Léa Bélorgey – lbl@actioncontrelafaim.org – 01 70 84 72 21

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