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Une intervention d’urgence, ça se prépare comment ?

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En France, personne n’en parle. Pourtant, un violent cyclone, Haruna, vient de frapper Madagascar, faisant des dizaines de milliers de sinistrés. Dès le milieu de la semaine dernière, au plus fort de l’alerte, les équipes d’Action contre la Faim étaient mobilisées à Madagascar et à Paris, pour élaborer un plan permettant de  se déployer rapidement dans les zones sinistrées. Des réunions d’urgence se sont déroulées au cours du week-end, permettant de déployer dès samedi une partie des équipes d’urgence, suivie de l’envoi aujourd’hui par avion d’un chargement de 15 tonnes de matériel de traitement et distribution d’eau depuis l’aéroport Lyon-Saint Exupéry.

Mais, des premiers signaux d’alerte à l’envoi d’un avion de matériel, comment s’élabore ce type d’intervention ? Une intervention d’urgence, ça se prépare comment ?

PLONGEE DANS LES COULISSES D’UNE URGENCE IGNOREE, CELLE DU CYCLONE HARUNA.

 

QUESTION : un avion de 15 tonnes part aujourd’hui de Lyon à destination de Madagascar. Comment la décision a-t-elle été prise ? Comment a été élaboré le chargement ?

 

A l’origine de tout envoi d’urgence, il y a la mise en évidence par nos équipes sur le terrain des besoins des populations : quelles sont les priorités ? Dans le  cas de Madagascar, nous avions déjà une équipe  sur le terrain car nous avons créé une mission  depuis mai 2012 dans le pays. Quand ce n’est pas le cas, nous envoyons une « mission exploratoire » : ce sont ces spécialistes qui ont pu évaluer la situation, mais aussi son évolution probable. Puis ils identifient et quantifient le matériel à envoyer. Vient ensuite l’étape de la validation par le siège du déblocage d’une enveloppe financière. C’est le « feu vert » qui permet de lancer l’opération. Les fonds privés d’Action contre la Faim revêtent alors une importance primordiale : c’est cette réserve qui nous permet de mobiliser rapidement les ressources nécessaires pour intervenir en urgence.

 

QUESTION : D’où vient le matériel que vous envoyez sur les missions d’urgence?

 

Nous avons deux stocks d’urgence. L’un est situé à Lyon – c’est de là que partira le fret aujourd’hui – et l’autre à Dubaï, une localisation stratégique puisqu’elle permet d’approvisionner plus rapidement l’Est de l’Afrique mais également l’Asie. Concrètement, ce sont d’énormes entrepôts dans les zones aéroportuaires : dans le cas de Lyon, ils sont situés à 200 mètres des pistes. Ces stocks sont mobilisables très rapidement dès que le contrat est signé pour l’envoi d’un fret. Cette fois-ci, il s’est écoulé 48 heures entre la décision de l’envoi et la signature du contrat avec une compagnie aérienne. Souvent, cela peut être réglé dans les douze heures ».

 

QUESTION : Sur le plan technique, à quoi faut-il penser lorsque l’on prépare un envoi d’urgence ?

 

Chaque étape de l’envoi doit être pensée dans tous ses aspects techniques, depuis le chargement de l’avion jusqu’au moment où l’on entreposera les denrées à l’arrivée.

Il faut penser « R.H » en s’assurant que l’on dispose d’un nombre suffisant d’employés à l’aéroport de départ comme d’arrivée, pour charger et décharger le matériel, mais aussi de logisticiens pour assurer le bon déroulement de l’opération. Il faut penser « sécurité » en cherchant des entrepôts de stockage sécurisés. Il faut penser « gestion des imprévus » en affrétant les avions à destination d’aéroports qui ne risquent pas d’être paralysés et qui disposent de pistes de taille suffisante pour accueillir des moyens porteurs.  Il nous est arrivé de devoir scier un pylône pour « allonger » la piste!. Il faut aussi s’assurer que le matériel pourra être acheminé à l’intérieur du pays sur les zones d’intervention : dans le cas de Madagascar, où les pistes ont  été endommagées par les inondations, c’est une difficulté de plus !

 

QUESTION : Quelles sont les trois qualités pour gérer efficacement ce type d’opération ?

 

De l’anticipation au niveau de la préparation des stocks, d’une part; des contacts et prestataires réactifs – notamment au niveau des transitaires et prestataires de stocks– d’autre part… et, enfin, une bonne motivation des équipes à tous les niveaux, équipes sièges et équipes terrains, du déchargement des palettes à la prise de décision!

 

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