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À la Une

Se donner enfin les moyens de lutter contre la faim.

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Le problème de la faim est revenu à la une des journaux télévisés et, semble t-il à l’esprit des décideurs. Et pour cause ! Dans de nombreux pays, les désormais fameuses « émeutes de la faim » ont révélé au monde la situation dramatique que vivent des centaines de millions de personnes sur notre planète, dont la grande majorité reste silencieuse.

L’augmentation massive du prix des denrées alimentaires de première nécessité a des conséquences catastrophiques : un accroissement de la vulnérabilité alimentaire de populations urbaines fortement dépendantes des importations, une probable augmentation du coût des semences fragilisant les populations rurales  et un risque de réduction des stocks de denrées alimentaires disponibles pour l’aide alimentaire d’urgence. Cette augmentation a également pour effet de faire sombrer des pans entiers des classes moyennes urbaines –jusqu’alors épargnées- dans l’insécurité alimentaire. Enfin, les personnes auparavant vulnérables, se voient acculés au désespoir, en danger de malnutrition et donc de mort.

 

Ainsi, au Libéria, 90% du riz consommé est importé et son prix a augmenté de plus de 50% depuis 6 mois. Conséquence funeste, une enquête nutritionnelle d’Action contre la Faim dans quelques quartiers pauvres de Monrovia révélait il y a deux mois plus de 12 500 enfants en danger dans cette petite partie de la ville. Plus généralement, nous savons aussi qu’un point d’augmentation du prix moyen des denrées plonge 16 millions de personnes en insécurité alimentaire (source FIDA). Cela signifie que 1,2 milliards d’être humains pourraient souffrir de la faim d’ici 2025.

Cette crise sera durable et étendue. Nous n’en avons sans doute pas encore vu toutes les conséquences en terme humanitaire. En 2000, les chefs d’état de la planète faisaient déjà ce constat et s’engageaient à travers les Objectifs du Millénaire à réduire de moitié la population souffrant de la malnutrition à l’horizon 2015. A mi-parcours, cet objectif est dores et déjà à reléguer au rang des vœux pieux.

Il est désormais urgent d’agir concrètement et de renforcer à l’échelle mondiale la mobilisation contre la faim et la malnutrition. Les solutions techniques existent. Seuls la volonté politique et les moyens financiers manquent.  Action contre la Faim appelle à la création urgente d’un Fonds Mondial contre la Faim et la Malnutrition.

Selon le même principe que le Fonds mondial de lutte contre la SIDA, la tuberculose et le paludisme, cet outil serait un instrument financier permettant de mobiliser, gérer et allouer des ressources dans la lutte contre la faim et la malnutrition. Il ne s’agirait pas d’une nouvelle institution internationale venant en « concurrence » de celles oeuvrant déjà contre la faim mais d’un outil financier additionnel aux ressources existantes.

Ce fonds ne mettrait pas en œuvre directement des programmes mais s’en remettrait aux compétences d’experts. Son périmètre d’action serait centré autour de deux axes : d’une part l’urgence, avec la prévention et le traitement de la malnutrition aiguë, et d’autre part les questions dites de « sécurité alimentaire ». Ce deuxième axe viserait la restauration de l’autonomie alimentaire des populations notamment par la relance d’une agriculture vivrière.

Ce Fonds devrait être l’outil d’un partenariat entre les Etats, les organisations internationales, les ONG, le secteur privé et la société civile. L’affectation de ses ressources serait dictée par des critères de performance.

Le dos au mur et face à des enjeux lourds de conséquences, la communauté internationale doit enfin prendre la mesure de sa responsabilité. Elle a maintenant une réelle obligation de moyens et de résultats pour lutter contre la faim dans le monde.

 

 

François Danel

Directeur Général d’Action contre la Faim

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