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IMG_3033 (1) © Jean-Luc Luyssen pour Action contre la Faim - Burkina Faso
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Projet MANGO

Burkina Faso, district de Fada N’Gourma
2015-2021

Partenaires Académiques: Centre de Contrôle et Prévention des Maladies (CDC, USA), Université de Copenhague (Danemark), Université d’Abomey-Calavi (Bénin)

 

LE PROJET DE RECHERCHE

Le projet MANGO est un essai randomisé contrôlé en non-infériorité. 801 enfants de 6 à 59 mois souffrant de malnutrition aigüe sévère ont été répartis en deux groupes par tirage au sort individuel :

  1. 402 enfants dans le groupe d’intervention traités avec une dose réduite d’ATPE
  2. 399 enfants dans le groupe de contrôle traités avec une dose standard d’ATPE

En dehors du changement de la quantité d’aliment thérapeutique, les deux groupes ont reçu les mêmes soins tout au long du traitement.

L’objectif principal de ce projet est de prouver, dans des conditions artificielles idéales, l’efficacité d’une dose réduite d’ATPE comparée à celle d’une dose standard dans le traitement de la Malnutrition Aigüe Sévère sans complications chez les enfants de 6 à 59 mois.

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LES RÉSULTATS

 

Les premiers résultats sont encourageants. Le traitement de la MAS avec une dose réduite est efficace en termes de :

  • Vitesse de gain de poids
  • Taux de guérison, décès, abandon, référencement aux centres de santé, non-répondant et rechute au bout de 3 mois
  • Gain de masse grasse et de masse non grasse (os, muscle)
  • Diminution des carences initiales en vitamine A et en fer
  • Apports nutritionnels recommandés couverts
  • Probabilité d’adéquation moyenne en micronutriments
  • Economies (16.8%) sur le coût du traitement.

Mais la dose réduite est insuffisante comparée à la dose standard en termes de :

  • Vitesse de gain de taille chez les enfants de moins de 12 mois
  • Apports en fer, vitamine A, thiamine, riboflavine, folate et vitamine B12
  • Concentration en hémoglobine et prévalence d’anémie à la fin du traitement.

Enfin les résultats montrent de façon générale que le traitement de la malnutrition aigüe sévère peut encore être amélioré :

  • Rattrapage insuffisant de la masse grasse après traitement par rapport aux enfants bien portants ;
  • Correction partielle des carences en Vitamine A et en Fer par rapport aux enfants en bonne santé à la sortie du traitement ;
  • Découverte de la part considérable de l’alimentation familiale et complémentaire à l’apport quotidien en énergie.

Les résultats en une page 

Les articles publiés

LES ORIGINES DU PROJET MANGO

 

Le traitement de la malnutrition aigüe sévère utilise un produit de renutrition appelé Aliment Thérapeutique Prêt à l’Emploi (ATPE) conjointement au traitement médical (amoxicilline en systématique et autres traitements selon besoins individuels). Sa formule nutritionnelle à base lipidique est dérivée de celle du lait thérapeutique F100 à usage en milieu hospitalier, et lui permet d’être consommé au domicile de l’enfant sans conditions strictes d’hygiène et de conservation. Son dosage (quantité, durée) est dérivé de celui appliqué en milieu hospitalier. On l’utilise depuis le début des années 2000 dans les programmes humanitaires. Or on a observé que le rattrapage de poids se produit très vite en quelques semaines chez les enfants traités ainsi, atteignant ensuite un plateau, alors que le dosage reste élevé et identique tout au long du traitement. On a émis l’hypothèse qu’on en donnait trop par rapport aux besoins physiologiques de rattrapage de l’épisode de malnutrition.

Le traitement de la malnutrition aigüe sévère connaît par ailleurs des enjeux persistants de mise en œuvre avec des ruptures d’approvisionnement fréquentes en ATPE, justement. Ce produit représente la plus grosse partie du coût pour soigner un enfant malnutri aigu sévère.

Un programme au Myanmar a montré en 2009 qu’on pourrait réduire la dose d’ATPE pour soigner un enfant mais cela demandait une confirmation plus solide avec un groupe contrôle d’enfants recevant une dose standard.

La question s’est alors posée : peut-on obtenir la guérison avec moins d’ATPE que la dose standard?

Une réduction de la dose permettrait de réaliser des économies sur le coût des programmes nutritionnels. Cette économie réalisée pourrait être réinvestie pour traiter plus d’enfants et de ce fait, augmenter la couverture des enfants malnutris en besoin d’un traitement.

 

REMERCIEMENTS

 

Nous souhaitons remercier chaleureusement les parents et les enfants ayant participé à cette recherche, leurs représentants, les autorités sanitaires, les bailleurs, les partenaires académiques et l’ensemble de l’équipe ACF. Cette étude n’aurait pas été possible sans la confiance des participants, l’expertise scientifique des partenaires, le soutien des bailleurs et le travail de qualité des équipes.


Bailleurs : Humanitarian Innovation Fund (HIF) par ELHRA, ECHO, Children’s Investment Fund Foundation (CIFF), ECHO ERC, Fondation ACF – Institut de France

Partenaires académiques : Centre de prévention et de contrôle des maladies (CDC) des Etats-Unis, Université de Copenhague (Danemark), Université d’Abomey-Calavi (Bénin)

 

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