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Témoignages

Madagascar

Le Casan, un centre qui vient en aide aux enfants de Tana

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Plus tard, après avoir travaillé quelques temps avec MSF, Gwenola s’installe à Madagascar et retrouve ACF. Elle rejoint les équipes en 2012 convaincue que l’approche « globale » de l’organisation, qui s’attaque à toutes les causes et conséquences de la sous-nutrition, est plus efficace et pérenne. Elle nous parle de son métier et rend hommage au travail quotidien de l’équipe psycho-sociale auprès des familles.

 

Des interventions dans un contexte complexe

 

La situation sociale globale des familles malgaches est difficile chômage, pauvreté, manque d’accès aux services de base, insécurité alimentaire, … et plus encore dans les quartiers couverts par le CASAN. Depuis plusieurs années, les habitants de la Grande Île sont otages de la crise politique qui touche le pays et des sanctions économiques qui en découlent. Plus de 50% des enfants souffrent de malnutrition chronique.

Il existe de nombreux facteurs aggravants mais parfois, la sous-nutrition des enfants trouve son origine dans les difficultés psychologiques des parents, en lien avec leur grande précarité sociale.

Le rôle de Gwenola est de former d’une part l’ensemble de l’équipe a l’approche d’ACF (prise en compte les aspects psychologiques lors de l’accompagnement des familles, écoute, accueil…), et d’autre part les assistantes et animatrices aux techniques de soutien psychosocial : « L’équipe est constituée d’une dizaine de personne qui pour la plupart ont fait un cursus de 3 ans après le bac, à l’Institut Supérieur du Travail Social et une de nos animatrices à un master en sociologie. Je leur apporte avant tout un soutien technique à travers des formations, la création d’outils de travail, la définissons des activités…. et j’anime les réunions d’étude de cas. »

L’équipe se réunit une fois par semaine pour une étude de cas, afin d’échanger sur une situation qui pose question et adapter les réponses. « Ces réunions nous sont indispensables. C’est un travail essentiel qui rassemble l’équipe autour d’une même personne, d’une même situation et montre combien chacun, quel que soit son domaine d’expertise ou sa fonction, a sa place pour apporter des éléments de compréhension. Nous réfléchissons ensemble pour répondre au mieux à ses besoins. » explique Gwenola.

« L’histoire de Miora, une petite fille âgée de 8 mois, est une bonne illustration de ce qu’apporte concrètement l’étude de cas. » Le bébé ne répondait pas au traitement, après déjà un mois de prise en charge son poids stagnait. Dès son arrivée au centre l’équipe a noté des éléments faisant penser à une forte dépression chez la maman de Miora. Et pour cause : son premier enfant est décédé à l’âge de 7 mois d’une maladie cardiaque. La maman se montrait très inquiète dès que Miora tombait malade, ayant très peur qu’elle meurt elle aussi. Au centre, lors des activités, les travailleurs sociaux ont remarqué que la maman ne se montrait pas très active : elle initiait peu d’interactions avec Miora et était souvent perdue dans ses pensées.

 

Un travail d’équipe pour reconstruire le lien social et maternel

 

« L’équipe entière lui a apporté son soutien et a défini un plan d’action. Ainsi, des visites à domicile et des sessions de jeux ont été réalisées pour favoriser les interactions entre la maman et la petite fille. Sa grand-mère, s’est également révélée être un appui précieux. L’objectif du travailleur social qui assurait son suivi était de gagner la confiance de la mère pour l’accompagner à faire le deuil de son premier enfant. Une relation de confiance a pu peu à peu s’instaurer, permettant à la mère d’exprimer sa tristesse, et ainsi de se rendre plus disponible pour son enfant et d’être plus participative aux activités » explique Gwenola. La prise en compte de la souffrance psychologique n’est pas anodine dans le traitement de la sous-nutrition, bien au contraire. Miora est finalement sortie guérie du CASAN alors qu’un risque fort de non réponse au traitement était suspecté.

 

 

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