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À la Une

République centrafricaine

Des humanitaires sous pression

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En RCA, Action contre la Faim compte 120 employés centrafricains. Témoins d’atrocités, obligés de fuir, beaucoup d’entre eux sont frappés de plein fouet par la crise qui secoue le pays, vivant des moments de stress extrêmes sans pour autant être en mesure de les exprimer et de les comprendre. C’est à ce moment précis que le travail du psychologue revêt une importance capitale. Marianne Kedia accompagne les équipes à travers un programme divisé en trois phases. Dans un premier temps, elle organise des groupes de dialogue d’une dizaine de personnes afin que chacun puisse comprendre la nature des sentiments qu’il éprouve au sortir d’une situation de stress. S’en suit une seconde phase visant à générer un soutien moral entre les employés. Le programme se termine par des séances de relaxation.

Comprendre les symptômes

 

« Pourquoi est-ce que je fais des cauchemars ? », « j’ai des visions de choses qui se sont passées, est-ce que c’est normal ? » : telles sont les questions que Marianne Kedia a pu entendre lors de son récent déplacement à Bangui. Des questions et des inquiétudes qui n’avaient pas été exprimées par les équipes jusqu’alors et peuvent être mal perçues individuellement, dans un pays aux fortes croyances, où la psychologie est rarement enseignée. « Le travail de groupe permet à chacun de se rendre compte qu’il n’est pas le seul à vivre cette situation. On peut ainsi mettre du sens sur les symptômes,  normaliser la situation et  générer un dialogue au sein du groupe qui puisse être recréé par la suite ».

La deuxième phase commence par un exercice très simple. Chaque personne prend une feuille au centre de laquelle elle se représente. Tout autour, elle dessine ses soutiens (parents, amis …) afin de prendre conscience de la structure sociale qui l’entoure et auprès de laquelle elle peut trouver de l’aide. En parallèle, chaque employé établit un « pacte » avec un de ses collègues. Pour pactiser, il faut partager avec l’autre les signes par lesquels s’exprime le stress, lui permettant de les déceler et d’intervenir. Cet atelier permet de générer une dynamique de groupe et de briser l’isolement.

Enfin, Marianne organise des séances de relaxation qui consistent en des exercices respiratoires et musculaires. Ces derniers sont enregistrés puis mis à disposition des équipes pour qu’ils continuent à les suivre après son départ.

Traiter les traumas dès qu’on les décèle

 

En parallèle aux activités de groupe, la psychologue rencontre les employés les plus fragilisés dans le cadre d’entretiens individuels.  « Un jour, les rebelles sont arrivés alors que j’étais seule avec mon nouveau-né et mes 2 enfants de 1 et 3 ans. Je ne savais pas où aller, les gens courraient dans tous les sens alors j’ai fait pareil et ma petite fille que j’avais dans le dos est tombée ». Comme Marianne l’explique, « cette personne a vécu un gros stress, elle ressasse cette histoire en boucle, sa fille aurait pu être blessée ou piétinée et elle culpabilise, il faut l’aider à dépasser cette situation ». D’autres cas sont également liés à la pratique de la religion. Un employé ne peut plus faire ses ablutions car il est en danger dans ces moments-là. Il s’inquiète de ne pouvoir les faire alors qu’il cherche l’aide de dieu. « Dans ce genre de situations, il faut aider la personne à trouver une solution qui lui permette de conserver son intégrité religieuse sans mettre sa vie en danger. Je l’ai invité à trouver un signe à travers lequel il pourrait s’adresser à dieu sans éveiller les soupçons. »

Le suivi psychologique de personnes soumises à des stress importants est primordial. Les traumas qui découlent de ces situations peuvent être parfaitement pris en charge lorsqu’ils sont traités rapidement.

 

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