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Tchad

Au Tchad, la situation humanitaire reste extrêmement préoccupante

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N’Djamena, le 20 juin 2013 – Avec une récolte de céréales dépassant la moyenne annuelle suite à la bonne saison des pluies de l’année 2012, il est tentant de penser que les besoins des populations vulnérables du Tchad ont diminué. Pourtant, les ONG qui travaillent sur le terrain constatent au quotidien que ceux-ci demeurent très importants et qu’une diminution du soutien aurait un impact dramatique sur une situation extrêmement fragile.

Les taux de malnutrition infantile sont inacceptables

Les résultats des enquêtes sur la malnutrition en 2013 démontrent la persistance du problème, avec des taux de malnutrition aiguë globale dépassant le seuil d’urgence des 15% défini par l’OMS dans six des dix régions de la bande sahélienne. Selon les prévisions de l’UNICEF 150,000 enfants souffriront de malnutrition aiguë sévère en

2013 : chiffre semblable aux estimations de 2012. Par ailleurs, dans les régions du sud, le taux de mortalité des enfants en dessous de cinq ans dépasse le seuil de l’urgence qui est de 2/10000/jour dans plusieurs régions.

L’accès à l’eau et les conditions sanitaires sont encore très insuffisants

A cette situation dramatique viennent s’ajouter les mauvaises conditions d’accès à l’eau sur lesquelles l’effort ne doit pas être relâché. Le Tchad affiche les taux d’accès à l’eau et d’assainissement les plus bas de la sous-région (44% ont accès à l’eau et 12% à des structures sanitaires acceptables). Cet état de fait augmente considérablement les risques sanitaires, la propagation des maladies hydriques et d’épidémies comme le choléra.

L’insécurité alimentaire persiste pour de nombreux ménages

Selon les résultats préliminaires de l’Evaluation de la Sécurité Alimentaire des Ménages Ruraux dans les Zones Sahélienne et Soudanienne du Tchad (mars 2013),2,1 millions de personnes sont toujours en situation d’insécurité alimentaire, dont 13% en insécurité alimentaire sévère. Des poches d’insécurité alimentaire persistent dans7 régions de la bande sahélienne, et 7 autres régions de la zone soudanienne, notamment en raison des séquelles de la crise alimentaire de 2011/2012 sur les ménages les plus pauvres.

Un impératif : développer la résilience des populations

Depuis plus de 10 ans, le Tchad a souffert de crises récurrentes (sécheresses, inondations, crises sécuritaires à l’est) qui ont profondément fragilisé l’économie des ménages. Chaque crise qui affecte le pays vient saper les efforts entrepris en vue de renforcer la résistance des populations, comme nous le rappelle cruellement l’afflux récent de réfugiés soudanais dans la région du Dar Sila. Le Tchad se trouve aujourd’hui dans une phase de relèvement dont l’issue déterminera la capacité des populations à faire face aux chocs induits par un environnement difficile et par les événements climatiques qui frappent régulièrement le pays.

Renforcer les capacités des communautés et des institutions

Pour assurer une meilleure résistance des populations du Tchad aux chocs futurs, il est nécessaire de réduire l’impact des crises passées. Cela passe par la prolongation des efforts à un moment déterminant où il est nécessaire de :

· Renforcer les capacités humaines et institutionnelles du système de santé (notamment en ce qui concerne le personnel de santé),

  •  Développer l’appui au système national de prévention et de gestion des crises alimentaires et nutritionnelles,
  •  Accompagner les structures de santé dans la prise en charge de la malnutrition,
  •  Améliorer et pérenniser l’accès à l’eau par la multiplication des forages, des puits et des réseaux de bonne qualité,
  •  Mettre en place des infrastructures d’assainissement adaptées pour diminuer les risques de diffusion des maladies,
  •  Améliorer les pratiques d’hygiène,
  •  Aider à la recapitalisation des ménages vulnérables généralement endettés,
  •  Améliorer les techniques agricoles des ménages,

Pour assurer une efficacité maximale de leurs interventions, les autorités, les organisations humanitaires et les bailleurs de fonds doivent être capables de répondre simultanément aux défis de la transition et aux urgences humanitaires. Apporter une réponse humanitaire rapide et efficace pour éviter la fragilisation des zones concernées demeure une priorité dans un contexte où ces crises naturelles ou humaines sont récurrentes.

Nous, ONG, sommes inquiètes de voir le Tchad dans une situation où les moyens de l’aide humanitaire s’amenuisent alors que les fonds destinés à la phase de transition vers le développement tardent à être déployés. Le Tchad demeure peu visible dans l’actualité, alors que les besoins sont criants et doivent demeurer dans l’agenda de l’aide internationale.

Nous souhaitons donc appeler les acteurs et institutions de la solidarité internationale à ne pas laisser le Tchad sortir des écrans radars à un moment critique où le renforcement des communautés est possible mais peut se dégrader rapidement face au moindre choc qui viendrait les frapper.

 

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