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AGRICULTURE EN AFRIQUE

LES INVESTISSEMENTS PRIVÉS AGGRAVENT L’INSÉCURITE ALIMENTAIRE

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Les pôles de croissance agricoles, comme les partenariats entre pouvoirs publics et entreprises privées, sont présentés comme des solutions miracles pour l’agriculture africaine, mais ne font en réalité qu’aggraver l’insécurité alimentaire et nutritionnelle des populations.

En Afrique subsaharienne, 23% de la population souffre de la faim. L’une des solutions proposées depuis quelques années par les Etats et les banques de développement est de développer des pôles de croissance agricoles. « Ces pôles sont des terres agricoles que les Etats aménagent et mettent à disposition d’entreprises privées afin d’attirer des investissements et produire plus. Pourtant, ce n’est pas en produisant plus que nous réglerons le problème de la faim, et surtout pas en écartant les petits agriculteurs locaux ! » déplore Peggy Pascal, chargée de plaidoyer sécurité alimentaire chez Action contre la Faim.

En effet, le manque de nourriture n’est pas la cause première de la faim. La situation est bien plus complexe : la faim est liée à la pauvreté, aux conflits ou encore aux catastrophes naturelles. « L’approche par les pôles de croissance agricole est basée sur l’urgence de produire plus, d’investir plus et de « moderniser » des agricultures paysannes considérées comme archaïques plutôt que de produire mieux, et de mieux répartir et protéger l’alimentation » déplore Maureen Jorand, responsable de plaidoyer souveraineté alimentaire au CCFD-Terre Solidaire. Et ceci se fait au détriment des populations locales, qui ne sont que peu ou pas consultées par les Etats et les firmes privées lors du développement de ces pôles.

UNE AGGRAVATION DE L’INSéCURITé ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE

Pour mettre de larges surfaces de terres à disposition des grands investisseurs, le développement des pôles de croissance agricoles pousse les petits producteurs à partir. « De nombreuses personnes déplacées ne sont pas bien indemnisées et ne retrouvent pas de nouveaux espaces à cultiver ou d’aires de pâturage. Ils se retrouvent alors privés de leurs moyens de subsistance, et sombrent dans l’extrême pauvreté », ajoute Peggy Pascal.

Les Etats espèrent que les entreprises forment les paysans pour les employer sur les terres d’exploitation, mais dans les faits, cela ne leur permet pas de répondre à leurs besoins. Par exemple au Burkina Faso, où le développement du Pôle de croissance de Bagré avait pour objectif la création de 30 000 emplois, il est plutôt constaté que les jeunes de la zone continuent à quitter les lieux pour chercher du travail dans les villes. Et quand des emplois sont créés, la qualité n’est pas garantie : des travailleurs sur la ferme de Kilombero Plantations Ltd en Tanzanie ont ainsi rapporté être payés en-dessous du salaire minimum tanzanien et ne pas pouvoir subvenir à leurs besoins fondamentaux.

Pire, les pôles de croissance agricoles aggravent l’insécurité alimentaire et nutritionnelle des populations car, en plus de déplacer les populations, leurs productions sont déconnectées des systèmes alimentaires locaux (production, commercialisation et de distribution alimentaire locaux, notamment). « Au Burkina Faso, on observe une baisse de la disponibilité des aliments dans la majorité des pôles de croissance. 56,7% des ménages présents et interrogés connaissent des problèmes d’autosuffisance alimentaire. », décrit Clara Jamart, responsable de plaidoyer Sécurité alimentaire chez Oxfam France.

UN SOUTIEN NÉCESSAIRE A L’AGRICULTURE PAYSANNE

Alors que l’agriculture paysanne familiale en Afrique subsaharienne représente 70% de l’emploi, 40% des exportations de marchandises, 33% du PIB et qu’elle nourrit 80% de la population, la multiplication des pôles de croissance agricoles met en danger l’autonomie alimentaire des populations locales.

Action contre la Faim, le CCFD-Terre Solidaire et Oxfam France demandent aux Etats et bailleurs de cesser d’urgence le développement des pôles de croissance agricoles en Afrique, et de concentrer les efforts sur les petits producteurs et productrices, afin de répondre aux défis de la sécurité alimentaire et nutritionnelle du continent.

 

 

 

 

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