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Témoignages

Tchad

ACF cible la zone nord du Kanem pour ses distributions d’urgence

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Ouverture d’une base pour mener des distributions d’urgence

 

Suite aux discussions de coordination avec les différents acteurs intervenants dans le Kanem (nord-ouest du Tchad) ainsi que la Commission Européenne qui participe au projet, il a été décidé qu’ACF ciblerait notamment la zone nord du Kanem pour ces distributions d’urgence. L’étendue de la zone est immense, les routes inexistantes et l’urgence sur toutes les lèvres ; donc pour gagner du temps, l’équipe de sécurité alimentaire chargé de ces distributions décide d’ouvrir une « sous-base » au milieu de la zone à couvrir afin de limiter les pertes de temps de déplacement. 

 

 

 

Le lendemain, nous partons donc pour Nokou, sous-préfecture du Nord Kanem pour rencontrer les autorités afin de présenter le programme plus en détail… et tenter de trouver des bureaux, des lieux de stockage pour les aliments, et une habitation pour ceux qui vivront là pendant les six prochains mois (jusqu’aux prochaines récoltes, date à laquelle s’arrêteront les distributions idéalement). De son côté, Patrick, le logisticien d’urgence est parti à N’Djamena pour lancer les achats d’aliments pour le bétail, c’est-à-dire rencontrer les négociants, étudier leurs offres, les moyens de transports disponibles et lancer les premières commandes : 624 tonnes de sorgho rouge tout de même…

 

 

 

De notre côté, après deux bonnes heures de piste et entre deux bourrasques d’Harmattan, nous voici arrivés à Nokou, qui tient plus de la bourgade au milieu du désert que de la sous-préfecture telle que l’on pourrait se l’imaginer. Le préfet et le sous-préfet nous accueille à bras ouverts tout en nous rappelant l’importance à la fois sociale et économique de notre présence dans la région tant du fait des distributions alimentaires en elles-mêmes qui visent à soutenir plus de 24 000 personnes que des apports économiques « indirects » en termes d’emplois, d’achats, de locations de camions… Tout un lot d’activités qui bénéficiera à la région. Il n’y a pas d’entreprises à Nokou, ni d’autres organisations humanitaires. L’enjeu est donc très important pour le préfet et le sous-préfet. Ils l’ont bien en tête et se mettent en quatre pour nous faciliter les choses.

 

 

 

A leurs côtés, nous visitons deux maisons : toutes deux abandonnés depuis plusieurs mois, donc largement poussiéreuses et bien sûr sans accès à l’eau, ni électricité… comme toute la ville. Mais, c’est décidé : à la fin de la matinée, nous avons notre lieu qui servira à la fois de stock, de bureau et de maison. Vassilia, la responsable des distributions, essaie de se faire au lieu dans lequel elle va passer six mois : « c’est pas gagné quand même » ; le confort est sommaire mais on essaiera d’arranger les choses avec le temps. On trouve le propriétaire, on se met d’accord avec lui et c’est signé : dans la demi-heure qui suit on fait la visite à un électricien pour qu’il installe un petit circuit électrique relié à un générateur, afin d’avoir quelques ampoules la nuit et surtout de pouvoir charger les batteries des ordinateurs et imprimer des documents.

 

 

 

Alors que nous nous apprêtons à partir pour la ville de Bour, encore plus au Nord, dont c’est le jour de marché pour mieux nous rendre compte des possibilités d’achat dans la zone, on s’ensable… et c’est parti pour 2 heures de « pelletage », désensablement, ré-ensablement : les joies du terrain ! En attendant, Vassilia, la responsable des distributions, et le sous-préfet examine les cartes topographiques existantes de la zone : une vieille carte des années 60 et un extrait de Google Earth… la but est de réussir à cartographier tous les villages de la zone afin d’être sûre de n’en oublier aucun. Pas facile dans une zone où une partie de la population est nomade ou semi-nomade, où il n’y a pas de listes exhaustives des villages existant, et où il n’y a jamais eu de recensement précis… Il va falloir partir de zéro ! « Cherchez les puits, vous trouverez les villages » dit le sous-préfet… un travail de fourmi à mener… en deux semaines maximum si on ne veut pas trop faire tarder la population.

 

 

 

Enfin désensablés, on abandonne l’idée d’aller à Bour : trop tard pour réussir à rentrer à Mao avant la nuit. Après quelques détours pour commencer à prendre les points GPS de certains villages, nous revoici donc en route pour Mao. Dans la voiture, Edouard, logisticien, commence à dresser la liste de tout ce qu’il va falloir emmener de Mao, des achats à lancer le lendemain et de l’organisation à mettre en place afin que dès le mardi, les 18 personnes des équipes de distributions dans leur ensemble puissent s’installer et commencer à travailler : « une ouverture de base, c’est le rêve de tous les logisticiens : il y a tout à monter, à organiser, à penser pour que ce soit le plus efficace possible ; j’adore ! »

 

 

 

Lucile Grosjean

 

 

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